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Mon conseil de management aux entrepreneurs : de la modestie !

Miguel Gimenez avait les dents longues, très longues et, lorsqu'il sortit d'une école réputée, il avait déjà publié un petit livre intitulé : "Des mille et une manières de réussir dans la vie". Ce livre était largement inspiré d'un ouvrage publié par un auteur réputé. Il bénéficia d'un accueil chaleureux dans sa patrie. La télévision lui consacra une longue émission et dans beaucoup de foyers des parents se tournèrent vers leurs enfants en leur demandant d'écouter ce garçon plein d'avenir qui suggérait aux jeunes auditeurs de beaucoup travailler et surtout d'apprendre à bien se vendre et bien choisir ses amis (uniquement ceux qui pourront favoriser vos projets). Miguel vous recommandait, à cet effet, de vous placer sous l'aile d'un protecteur influent, de toujours l'écouter attentivement pour détecter tout ce qui pourrait vous en rapprocher, de louer ses qualités, de reconnaître vos faiblesses pour mieux vanter ses capacités, de se charger des bonnes nouvelles et de laisser aux subordonnés le soin d'annoncer les difficultés, d'éviter les projets risqués, de rendre service quand cela ne vous coûte rien, de ne pas laisser passer une réunion sans prendre la parole et, pour mieux vous donner une réputation d'autorité, de parler sur un ton ferme en attendant, pour intervenir, que les autres soient fatigués.
Miguel insistait longuement sur la nécessité de se montrer, de beaucoup se montrer, afin que les personnages influents n'oublient pas de vous donner d'importantes responsabilités.
L'oncle de Miguel, ministre des finances de son pays, ne pouvait refuser d'embaucher un garçon aussi brillant qui, au lendemain même de son mariage (avec l'unique héritière d'une famille fortunée), voulait déjà commencer à travailler.
Le directeur du cabinet, François Gomez, était un homme de cinquante ans, sérieux et pondéré, qui parlait peu mais toujours à bon escient. Lorsque le ministre lui demandait son avis, il réfléchissait longuement, consultait ses collaborateurs et se contentait ensuite d'indiquer les avantages et les inconvénients des solutions envisagées, sans trop insister pour ne pas influencer son patron. Ses amis et ses collaborateurs pouvaient toujours compter sur lui lorsqu'ils rencontraient des difficultés. Les étrangers cherchaient parfois à profiter de lui mais il savait éloigner les confidences et par conséquent les requêtes.
Le ministre le considérait comme un brave homme efficace, conciliant et serviable et le personnel du ministère parlait de lui avec respect car il travaillait beaucoup, se montrait peu, ne menaçait jamais mais n'aimait guère qu'on lui marche sur les pieds.
L'arrivée de Miguel fut saluée comme un événement. Pensez donc! une vedette de la télévision qui allait mettre un peu de piment dans la vie de chacun. Notre jeune héros s'y employa immédiatement. On le vit beaucoup, il parla beaucoup, appela chacun par son prénom et garda sa porte ouverte à tous. Six mois plus tard il était devenu la coqueluche de toutes les secrétaires. Son oncle observait avec amusement son pétulant neveu et le directeur du cabinet parlait avec sympathie de ce jeune élément qui possédait un talent inégalé pour se faire remarquer dans les réunions et dans les réceptions. Un an exactement après l'arrivée de Miguel, un vendredi soir, coup de théâtre : l'oncle de Miguel est nommé premier ministre. Il désignera son successeur le lundi matin. Qui pensez-vous qu'il désigna : Miguel son neveu ou François Gomez ?… Vous l'avez deviné, c'est la modestie (l'efficacité) qui triompha.

Pour en savoir plus :

Consultez le Tome 1 de l'Art de diriger (Management – Stratégie)
Edition Dunod, 13e édition 2009 : Chapitre 1, Section 3, (« Pour aider vos collaborateurs à mieux se respecter, ne les laissez pas manipuler »), page 60 et suivantes.

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